Nous aimerions être moins pessimiste mais il faut bien voir que nous dirigeons droit vers une crise majeure
1°) Le processus politique européen est grippé : le couple franco-allemand est à bout de souffle pour ne proposer qu'un traité face à un problème plus grave de gouvernance économique. L'europe s'éloigne un peu plus des citoyens.
2°) Le processus politique français est aveugle : le débat ce soir à l'émission mot croisés a bien montré que l'idéologie est le seul discours que s'échange droite et gauche
3°) Le secteur financier avance en roue libre et va accentuer du fait des forces de marchés la récession
- ayant compris qu'il n'a rien à espérer des gouvernements, il se protège
- le crédit crunch est pour les semaines qui viennent
- les banques ne pouvant gagner d'argent sur la banque d'affaires vont se rabattre toutes sur la banque de détail en la pressurant et en proposant les mêmes produits en se faissant une guerre des prix sur la collecte comme sur le crédit
Cette journée de dupes sera sans doute à marquer dans les annales de l'histoire.
régis
mardi 6 décembre 2011
dimanche 6 novembre 2011
Fin de notre silence "technique" : la crise politique se profile à l'échéance des élections présidentielles françaises
Toutes nos excuses à nos lecteurs. Toutefois ce temps de silence de prés d'un mois nous permet de nous conforter dans la nécessité de nous inviter dans le débat de la future présidentielle. Voici l'occasion de rappeler nos fils conducteurs :
- la primaire socialiste a montré comme nous le craignions que l'Europe et la réforme de l'Etat ne serait pas spontanément au rendez vous des débats.
Nous continuerons donc à proposer des réformes d'Etat pour faire suite à notre premier blog sur l'audit de l'Etat. La réforme de la justice en sera le deuxième chapitre. Les autres fonctions régaliennes seront également examinées y compris la Défense.
Nous publierons donc aussi un scénario politique du premier tour dés ce mois-ci de novembre qui reflétera ce que nous pensons probable.
- la crise financière avec ses derniers soubresauts de la semaine dernière , prémisse d'une crise financière encore plus grave, (cf blog) a montré s'il en est qu'il s'agit bien d'une crise politique ce qui a toujours été notre analyse (voir notre premier et deuxième blog)
Toutefois, nous profiterons de l'inclusion dans notre cercle de financiers pour proposer une réforme bancaire cohérente et courageuse. Un premier blog en avait esquissé certains traits.
La crise sociale qui nous guette fera également l'objet de point de vu. Le premier blog que nous avons émis sur la pauvreté en fut la première pierre.
- Enfin, plus profondément, nous pensons encore plus que nous sommes confrontés à une véritable crise de conscience européenne identique à celle que l'occident a affrontée les siècles précédents.
Chaque semaine, nous publierons un blog sous cet angle, sachant que la vision chrétienne et républicaine qui nous réunissent l'éclairera.
- Enfin n'oubliant pas notre foi et notre conviction républicaine nous ne manquerons pas comme d'habitude de faire le lien entre les textes bibliques et l'actualité la plus immédiate.
Bernard, François, Marie, Catherine, François régis, Régis, Jean et le dernier venu Simon.
Merci de tous vos commentaires.
mercredi 28 septembre 2011
mercredi 21 septembre 2011
Budget de la Défense les propositions de l'UMP : une vue passeiste
Toute la presse s'est faite l'écho de la proposition très médiatique de l'UMP concernant une énième proclamation d'attachement à la Patrie que les jeunes citoyens devraient prononcer. Et bien entendu toute l'armée des sceptiques de sourire tandis que ceux qui vont déjà un peu plus au fond ont bien vu la manoeuvre tactique. Qui sérieusement peut ne pas être d'accord avec cette mesure à part quelques huluberlus du genre de la candidate des verts plus soucieuse de choquer que d'être crédible (Cf son interview dans son pays d'origine).
Cela nous incite à nous pencher sur le programme de l'UMP dans le domaine http://www.u-m-p.org/actualites/a-la-une/nous-ne-sacrifierons-pas-la-defense-29862009. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'on ne peut le réduire à la mesure gadget dont s'est emparé la presse. Pour autant, une première lecture montre qu'il enfonce des portes ouvertes alors qu'à notre sens dans ce domaine des réorientations stratégiques sont nécessaires.
Or il s'agit du deuxième domaine dans lequel le rôle de l'Etat ne souffre pas de contestation : il s'agit d'un domaine régalien (à l'instar de la sécurité et de la justice).
Voilà pourquoi, ce sera le deuxième domaine d'intervention de l'Etat (après celui de la justice) pour lequel nous émettrons des propositions que nous espérons novatrices et dans le même souci de réforme de l'Etat.
A suivre la semaine prochaine
Jean Baptiste
lundi 19 septembre 2011
Crise de l'euro et de la grèce : l'arbre qui cache la forêt
Les médias sont focalisés sur la crise financière de la Gréce, mais c'est un aperçu de courte vue :
1°) La crise de la Grèce n'est pas économique mais politique : faiblesse des institutions de l'Etat, parlement fébrile... Bref, si la Grèce doit sortir, ce que nous ne pouvons en aucun cas souhaiter c'est de l'Europe plus que de l'euro.
2°) La crise de l'euro n'est rien à comparer de la crise américaine qui nous guette : un seul chiffre, la banque centrale américaine qui est le garant en dernier ressort détient 1600 Milliards d'obligations en grande partie pourries (sur un total de bilan d'environ 2600 Miards €) alors que la BCE ne détient que moins de 10 % de son bilan en obligations d'Etat.
Frégis
1°) La crise de la Grèce n'est pas économique mais politique : faiblesse des institutions de l'Etat, parlement fébrile... Bref, si la Grèce doit sortir, ce que nous ne pouvons en aucun cas souhaiter c'est de l'Europe plus que de l'euro.
2°) La crise de l'euro n'est rien à comparer de la crise américaine qui nous guette : un seul chiffre, la banque centrale américaine qui est le garant en dernier ressort détient 1600 Milliards d'obligations en grande partie pourries (sur un total de bilan d'environ 2600 Miards €) alors que la BCE ne détient que moins de 10 % de son bilan en obligations d'Etat.
Frégis
dimanche 18 septembre 2011
France 2 les candidats à la primaire du parti socialiste : notre évaluation, c'est mal parti
Il ne nous appartient pas de juger de la qualité médiatique du débat entre les candidats à la primaire. Pour autant, il s'agissait d'un exercice très intéressant à regarder et surtout écouter pour discerner ce qui sépare ou unit ces candidats malgré leur retenu. On peut d'ailleurs féliciter http://www.france2.fr/ en dépit des critiques faciles et de mise qui ont suivi.
Quels sont les enseignements et ceux qui semblent le mieux à même de traiter les problèmes de fonds en jeu dans la campagne. Voilà notre classement
1°) La réforme de l'Etat : Manuel Vals apparaît le plus déterminé mais un consensus se dégage sur une relance de la décentralisation
2°) La compétivité de l'économie : Baylet apparaît le plus pragmatique dans un domaine difficile
3°) Le modèle social : Manuel Vals et Baylet qui plaide pour une approche au travers d'un nouveau contrat social
4°) L'éducation : S Royal
La plus crédible : S Royal qui a effectivement proposé une gestion des enfants en difficultés qui est reprise par la majorité
Les vielles recettes : Aubry et Hollande qui ont une vision comptable de l'éducation en ne parlant que moyens
Le mauvais élève : Baylet qui au travers de la libéralisation du cannabis va à l'encontre même des valeurs qui peuvent fonder l'école
5°) La société civile : une voix originale de Manuel Vals et un manque global de projet.
Une voie originale : Manuel Vals au travers de son approche sur la lutte contre les inégalités que l'on aurait aimée le voir développer notamment au travers de mesures concrètes, il situe bien l'enjeu du débat : refonder la démocratie sur des valeurs de base.
Les absents : F Hollande qui avec son gadget du contrat intergénération fait sourire et Martine Aubry. Le débat surréaliste entre les deux sur le nucléaire donne l'impression que leur conviction sont plus d'affichage que réelles.
Le mauvais élève : Baylet qui plaide pour deux réformes la libéralisation du cannabis et la légalisation de l'euthanasie. Non seulement, il s'agit de deux idées qui ne peuvent que soulever notre opposition mais surtout il s'agit de solutions du passé : nous y reviendrons en faisant part d'expériences européennes
6°) La place et le rôle de la France : le grand vide à l'exception d'Arnaud Montebourg
Aucun débat réel sur l'Europe. Seul Arnaud Montebourg au travers du thème de la démondialisation l'aborde. Même si cette approche est discutable, elle a le mérite d'interroger sous un angle nouveau le rôle des nations.
7°) L'énergie nécessaire pour mener les réformes : S Royal et Manuel Valls
Ceux qui semblent avoir le plus de réserves d'énergie dans cette période de crise : S Royal et M Valls
Les absents : Baylet qui apparaît un peu troisième République et Hollande dont le caractère renfrogné, le langage très technocrate, ne laisse place à l'énergie que pour apostropher le journaliste et sa concurrente dans les sondages : la belle affaire !
La plus faible : M Aubry qui donnait l'impression d'animer une conversation du bureau du parti socialiste
***
Au total, les deux grands favoris Hollande et Aubry dans les sondages nous semblent les moins à même de traiter les problèmes de fonds à la lumière de ce seul débat. Espérons que les jours et mois qui viennent apporteront d'avantage.
Marie, bernard, Frégis, Régis
mercredi 14 septembre 2011
Le SNAP qui accuse Benoit XVI devant la CPI : une affaire de "genre"
Aujourd'hui, en boucle BFM nous annonce sans analyse ni recul que certains voudraient traduire Benoit XVI devant la CPI pour crimes contre l'humanité. Madame Pamela Spees explicite ce sujet. Qui est elle ?
Je ne résiste pas à vous livre sa biographie officielle et brute en anglais : son parcours indique qu'elle n'en est pas à son premier coup dans le "mélange des genres"
Je ne résiste pas à vous livre sa biographie officielle et brute en anglais : son parcours indique qu'elle n'en est pas à son premier coup dans le "mélange des genres"
Pam Spees is a senior staff attorney in the international human rights program at the Center for Constitutional Rights. She has a background in international criminal and human rights law with a gender focus, as well as criminal trial practice.
Prior to joining CCR, she practiced criminal law in Louisiana, where she primarily represented indigent persons in state and federal courts. In addition, she has worked as a consultant in international law with a focus on women's human rights and previously served as Program Director of the Women's Caucus for Gender Justice, an international advocacy network dedicated to ensuring accountability for crimes of sexual and gender violence included in the treaty establishing the International Criminal Court. She now serves as an advisor to the Women's Initiatives for Gender Justice (formerly the Women's Caucus), which is now based in The Hague, to monitor the Court and continue the advocacy for accountability gender-based violence.
Euthanasie : un débat en retard d'un train en France
Concomitance de date, le 13 septembre, au même moment où nous réservons le même débat médiatique sur l"euthanasie passive" ou "active" qui sont deux notions criminalisées en France, la Suède connaît un procès qu'il sera très utile de suivre : une euthanasie sur un bébé sujet beaucoup moins médiatique pour nos journaux.
Qu'apprends t'on que pour la première fois, un médecin serait inculpé à ce titre ce qui, réaction corporatiste identique en France, soulève les réactions des médecins mais semble faire plutôt consensus positif de l'opinion...
Comme quoi ces pays du Nord dont on nous dit qu'ils sont en avance sur les sujets de société sont en train de se questionner sur cette "soi-disante avance".
Docteur Bonnemaison et euthanasie : relire Saint Paul aux romains
La confirmation de la mise en examen du docteur Bonnemaison aujourd'hui nous permet de faire un lien avec un texte de la liturgie de ce week-end qui nous semble éclairant au regard du débat caricatural exposé par les medias sur l'euthanasie.
L'interjection lumineuse de Saint paul nous dit " nul ne meurt pour soi-même" et ce dans un épître aux Romains c'est à dire dans un contexte culturel qui s'approche du notre. Et il indique avant "nul ne vit pour soi-même". Enfin un peu plus loin " jugez qu'il ne faut rien mettre devant votre frère qui le fasse tomber ou buter".
L'ensemble de ce passage vise à dire au hommes " finissons avec ces jugements les uns sur les autres" car c'est affaire de charité envers les faibles.
Or si on s'en tient aux extraits du procureur dans ce domaine
1°) Sont bien en jeu des "faibles" : le procureur parle de "personnes vulnérables" âgées en conséquence.
Mais on pourrait parler des mêmes risques pour les nouveaux nés.
2°) Le médecin a "jugé" ses "faibles" incapables de juger par eux mêmes : "on sait que cela se fait dans un regard, une poignée de main" dit le médecin or, selon le procureur "la communication à demi mot n'est pas avérée" et "la loi impose une discussion claire". J'ajouterai pour avoir vécu l'inverse, me battre pour éviter "le risque d'euthanasie passive" au nom de bonnes intentions médicales, que le regard et la poignée de main sont dans ces circonstances trop pleines d'ambiguïtés (on peut parfois y voir un lâche soulagement) pour en tirer de quelconques conclusions surtout face à une question de vie ou de mort.
3°) " On ne meurt pas pour soi-même" : dire que les personnes âgées en grande fragilité du fait de maladies lourdes veulent spontanément mettre fin à leur jour c'est nier toute la réalité de la fin de vie dans les unités de soins palliatifs : dans bien des cas ce n'est pas eux que les patients pensent en premier.
Marie
mardi 6 septembre 2011
Rentrée scolaire de l'Etat : la justice au premier rang et bien tristement médiatisée
Plutôt que de faire un zoom sur la rentrée scolaire, nous préférons nous pencher sur les fonctions régaliennes de façon à examiner qule pourrait être le nouveau programme dans le cadre des échéances électorales.
La venue d'un procés trés médiatique, celui de l'ancien chef d'Etat 20 ans après, montre que notre justice est quelque peu archaique.
Notre prochain blog de réforme lui sera consacré en faisant 1°) L'état des lieux 2°) des propositions de réformes.
Marie
La venue d'un procés trés médiatique, celui de l'ancien chef d'Etat 20 ans après, montre que notre justice est quelque peu archaique.
Notre prochain blog de réforme lui sera consacré en faisant 1°) L'état des lieux 2°) des propositions de réformes.
Marie
7 PROPOSITIONS POUR RENFORCER L’EVALUATION DE L’EFFICACITE DES DEPENSES PUBLIQUES
- Réallouer les ressources humaines affectées à l’audit interne et externe
o Fusionner les corps d’inspection
o Créer une filière de recrutement et de formation dédiée
o Imposer un processus de certification des compétences identiques à ceux connus dans certaines professions notamment dans le domaine de l’audit financier
- Créer un secrétariat général de l’administration à même de superviser les différents audits ministériels et de s’assurer de la qualité des normes d’audit
- Créer un comité d’audit dont les fonctions seront, pour l’audit interne, de valider les programmes d’audit, leur suivi des recommandations. Sa composition sera issue des corps de la cour des comptes, du secrétariat général de l’administration, des membres des deux assemblées.
- Garantir l’indépendance des fonctions d’auditeurs internes par une loi spécifique imposant :
o La publication systématique des rapports
o Permettre la libre détermination de leur programme d’audit
- Renforcer les missions de la Cour des comptes :
o Lui confier l’audit des responsables des centres de dépenses publiques à leur nomination et 2 ans après leur nomination préalablement à leur agrément dans un poste. A l’issue de chaque audit, un avis officiel sera délivré
o Le suivi des missions de la Cour des comptes devra faire l’objet d’un suivi devant le parlement.
- Impliquer les législateurs dans l’évaluation des dépenses publiques en créant un office d’évaluation des nouvelles lois et de leur degré de complexité.
- Demander au Conseil économique et social de produire un rapport sur l’efficacité des dépenses publiques sociales par secteur une fois par an
dimanche 4 septembre 2011
L’EVALUATION DE L’EFFICACITE DES DEPENSES PUBLIQUES FRANCAISES: une réforme prioritaire et juste
La crise a montré la nécessité de réformer l’Etat, d’autant que les dépenses publiques ont explosé avec celle-ci. La France se situe ainsi avec 55% de son PIB consacrés aux dépenses publiques (Source Eurostat) au troisième rang des dépensiers de l’Europe juste devant la Suède. Une telle situation justifierait une réelle politique d’audit et d’évaluation. Mais ce n’est pas une question de moyens : la France avec environ 4000 personnes affectées à l’audit interne de l’Etat y consacre 32 fois plus de ressources que la Suède.
Pourtant, la France est très en retard dans l’organisation de sa politique d’évaluation et d’audit des dépenses publiques par rapport aux pays qui se sont engagés dans une stratégie de réévaluation des dépenses publiques. Une telle réforme constitue un premier socle de la réforme de l’Etat qui devrait être au cœur de la campagne présidentielle.
*
L’EVALUATION DE L’EFFICACITE DES DEPENSES PUBLIQUES : la France est en retard notamment par rapport aux pays qui se sont engagés dans une réelle stratégie d’optimisation des dépenses publiques.
L’audit des dépenses publiques ressort en France de deux types d’entités :
- Au sein des ministères, des corps ont pour rôle de contrôler à la fois l’efficacité des politiques publiques mais aussi leur respect. L’ensemble de ces corps est très disparates dans ses missions, son recrutement et le profil des ressources. On recense environ 4000 personnes dédiées à cette fonction qui vont des grands corps d’inspection (IGF,IGAS,IGA) aux autres corps de contrôle. Il joue le rôle équivalent à celui de l’audit interne dans les entreprises.
- L’audit externe est quant à lui assuré par la Cour des comptes qui, spécificité française a le statut de magistrat.
Généralement, dans les autres pays européens, ainsi qu’au Canada la structuration institutionnelle des deux types d’audit est à peu prés identique à celle de la France :
- Un audit interne organisé au niveau ministériel
- Un audit externe indépendant du pouvoir exécutif
Pour autant, principalement l’organisation de la fonction d’audit interne est très en retard en France, malgré des effectifs très nombreux (32 fois ceux de la Suède alors que le PIB de la Suède est 6 fois inférieur et que les deux pays dépensent quasi-autant en % du Pib). On observe en effet qu’à la différence de pays qui ont su réformer la dépense publique – comme le Canada- en France :
- Les garanties d’indépendance des auditeurs internes sont faibles : la publicité des rapports n’est pas toujours de mise (Cf le rapport de l’IGF sur la politique d’épargne) ; leurs normes de travail ne sont pas fixées par la loi ; leur programme de travail ne sont pas librement déterminés ; il n’existe pas de comité d’audit à même de suivre l’avancement des travaux et le suivi des recommandations.
- Les normes et méthodes de travail ne sont pas homogènes et se référent peu aux normes internationales.
- La gestion des ressources humaines est parcellisée et ne garantit pas une professionnalisation de cette fonction. Les effectifs sont dispersés entre 223 corps de catégorie A et il n’existe ni filière ni certification des compétences associées.
- Les missions d’audit financier ne sont pas structurées
Quant à l’audit externe en France, ses liens avec les pouvoirs exécutifs et législatifs peuvent être qualifiés de formels malgré la qualité des audits effectués.
Ce retard conséquent de cette fonction est le reflet d’une absence de stratégie de réforme de l’Etat.
Face à cette situation plusieurs propositions seront faites de réformes dans l’un de nos blogs.
Bernard
Prime d'interessement dans la fonction publique : il y a plus urgent pour rendre l'Etat plus performant
Alors que nos déficits s'accumulent, on nous dit que dans un souci de bonne gestion des ressources humaines, une prime d'intéressement sera versée aux fonctionnaires ainsi que dans le privé.
A première vue, c'est sympathique et moderne.
Mais est ce juste ? et est ce la priorité ?
On peut se le demander. En effet, la France se signale par un retard important de son système d'évaluation des performances par rapport à tous les pays qui ont engagé une réelle et sérieuse stratégie de réduction des dépenses publiques. Pourquoi et comment dans ces conditions une mesurette de ce type peut trouver sa cohérence ?
Sur ce point, dans l'un de nos prochains blog, nous ferons des propositions de réforme.
Bernard
vendredi 2 septembre 2011
Dette publique grecque : derrière les débats techniques deux visions de la société
Le débat qui a eu lieu cette dernière semaine entre Madame Lagarde affirmant que les banques européennes étaient sous-capitalisées et les différents régulateurs européens ne se reconnaissant pas dans ses propos peut sembler en apparence très technique. En fait non, car derrière ce débat se cachent deux visions morales et économiques, qui peuvent être reliées toutes deux à l'évangile de ce week-end. Curieux non...
Tout d'abord tentons de vulgariser le débat technique: Madame Lagarde estime que la dette grecque vaut ce qu'on en offre aujourd'hui sur le marché : cela semble de bon sens à prime abord (les financiers appellent cela le market to market). Les tenants de la thèse européenne, disent que cela vaut ce que cela rapportera demain à leurs détenteurs selon un accord qu'ils ont passés ( les financiers appellent cela le market to model).
Ce n'est pas un débat nouveau pour le monde financier : il faut rappeler que ce fut la même question quand il fallut évaluer le prix des immeubles dans les bilans ou des crédits garantis par les immeubles dans les années 90. Pour avoir été confronté à cette situation, les propriétaires immobiliers de l'époque, disaient "mais enfin vous voyez bien qu'il s'agit d'un immeuble de luxe qui peut générer des revenus importants et en plus celui qui le détient est une institution d'Etat" (un peu comme les européens) et les auditeurs financiers disaient : "oui mais le prix que m'offre les rares acheteurs du marché aujourd'hui est beaucoup plus bas". Les deux peuvent avoir raison et ce qui les sépare c'est l'horizon de temps dans lequel ils se projetent. Or les financiers le savent bien le temps c'est de l'argent. En l'occurrence 200 Milliards €.
Dans un cas, il s'agit d'une vision court terme ( Madame Lagarde) et dans l'autre d'une vision long terme (les Européens). Or, à long terme "nous sommes tous mort " dixit Keynes après 1929. Oui mais pas de long terme sans confiance qui est le premier ressort du monde bancaire. On peut donc dire que d'un coté Madame Lagarde a une vision de marchés financiers et de l'autre les Européens une vision bancaire au sens classique du terme : celui qui fait confiance à quelqu'un et qui finance l'économie.
Notre conviction, mais pas seulement la notre c'est que la crise actuelle et de 2008 est due justement à un aveuglement du long terme par le court terme, par une financiarisation excessive du monde bancaire. Notre conviction est donc que ce sont les Européens qui ont raison et Madame Lagarde tort . " à court terme, nous sommes tous des mortelles" pour paraphraser Keynes
Et me dirait vous, mais si "les grecques font n'importe quoi " et bien ils auront manqué à notre confiance, mais l'Europe ne pourra pas les laisser tomber au risque de se désintégrer. Il s'agit donc d'un enjeu géopolitique majeur, et les parieurs américains l'ont bien compris.
Venons en à l'évangile : " Lecture de Saint Paul aux Romains 13, 8-10 "Ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l'amour mutuel". Cette lettre nous enseigne que la Loi se résume dans la charité.
Madame Lagarde garderait bien seulement la première partie de la phrase "Ne gardez aucune dette envers personne" : autrement dit la dette grecque ne vaut plus rien, et l'espoir des grecques ne vaut rien.
Les Européens disent "sauf la dette de l'amour mutuel" : l'Europe a un projet qui dépasse le court terme et ne va pas s'arrêter en si bon chemin, même si l'un des siens est rabaissé provisoirement.
En terme politique nous nous voulons Européens
=> les banques doivent se réorienter vers leurs objectifs premiers,
=> les marchés financiers doivent être "isolés" des banques : celà signifie deux réformes de fonds
a) Séparer ou limiter banque universel de détail et d'affaires
b) Revoir les chaînes de responsabilités des gestionnaires d'actifs
Frégis
jeudi 1 septembre 2011
La cote des valeurs du mois : des vents contraires
Morale :
Remontée de cette bonne vieille valeur mise en lumière et sous-valorisée depuis 1968. Le ministre veut la réintroduire
Justice :
Baisse significative de cette valeur : affaire Bettancourt, une juge au mépris de toutes les règles accuse sans avoir fait son métier de consigner des témoignages.
françois
Remontée de cette bonne vieille valeur mise en lumière et sous-valorisée depuis 1968. Le ministre veut la réintroduire
Justice :
Baisse significative de cette valeur : affaire Bettancourt, une juge au mépris de toutes les règles accuse sans avoir fait son métier de consigner des témoignages.
françois
Dialogue Islam-chrétienté : deux signaux positifs montrant que rien n'est ineluctable
Turquie : « Ankara va restituer des biens confisqués aux orthodoxes grecs, arméniens et juifs », titre Radio Vatican en français, en saluant le geste qui ne concerne pas les catholiques latins.
Indonésie (Papouasie) : des jeunes chrétiens protègent les musulmans en prière et en fête pour l'Eid, à la fin du Ramadan en Indonésie, explique l’agence vaticane Fides.
Marie
Indonésie (Papouasie) : des jeunes chrétiens protègent les musulmans en prière et en fête pour l'Eid, à la fin du Ramadan en Indonésie, explique l’agence vaticane Fides.
Marie
mercredi 31 août 2011
Pauvreté : un rapport bienvenu et ue affaire de démocratie
Nous sommes convaincu (Cf précédent blog) que le thème de l'exclusion doit être au coeur de la campagne présidentielle, non pas pour nous refaire le coup de la pomme (cf campagne de 1995) et faire de nous de bonnes "poires".
Ce rapport est donc le bienvenu.
Quel analyse peut on en faire ?
1°) La pauvreté n'est pas une affaire de droite ou de gauche
Que nous apprends le rapport de l'Insee : le coefficient de Gini (qui mesure l'inégalité) a augmenté sous le gouvernement Jospin ( n'en déplaise à Monsieur Hollande) et le taux de pauvreté tel que mesuré par l'INSEE également (source rapport annuel 2011 officiel de l'ONPES). Il a baissé et augmenter sous la droite également ces 20 dernières années.
2°) La France n'est pas la plus mal lotie mais dans la moyenne européenne : peut-on à ses conditions parler de modèle social français ?
Contrairement aux réactions indignées et un peu hâtives de Madame Bachelot sur BFM ce soir, la France n'a pas le meilleur taux de pauvreté, si tant est qu'on puisse en avoir un bon.
" Avec un taux de pauvreté à 13% la France occupe une place médiane en Europe" (Source ONSEP rapport février 2011) et cette situation s'observe sur d'autres indicateurs (Source Eurostat).
3°) La crise n'est qu'un révélateur de fracture plus profonde qui n'a pas été traitée à l'occasion de la crise : elle est le miroir de la société.
La crise a révélé des facteurs de fragmentation sociale plus qu'elle ne les a créés :
- la situation des jeunes et des personnes âgées qui interpellent nos mécanismes de solidarité
- l'accroissement des plus pauvres qui apparaissait déjà avant la crise.
Comment dans ces conditions ne pas faire référence au message chrétien sur les pauvres qui leur donne pleinement leur place. D'ailleurs les associations chrétiennes ne s'y sont pas trompées protestante comme catholique (cf secours catholique et dans "Réforme")
Les mauvais débats ont commencé également à émerger sitôt paru les éléments. Je n'en citerais que deux :
- le débat sur le thermomètre : des années de discussions ont été nécessaires pour se mettre d'accord sur des indicateurs le débat donc du directeur de l'observatoire des inégalités sur la non fiabilité de l'indicateur est pitoyable
- la solution comptable : la redistribution des revenus versus la politique de gauche classique....
Mais aussi quelques réactions salutaires ont émergés : celle d'ATD Quart Monde est sans doute celle qui est le plus à saluer. Il confirme la tendance de fonds et surtout en appelle à la politique car la situation n'est pas inéluctable..
Quelles réflexions de long terme doit nous suggérer ce jaillissement de l'actualité ?
1°) Le regard posé sur la pauvreté est avant tout un problème de démocratie, et une démocratie elle même mise à mal dans ses fondements par la crise.
La République française a dans ses travaux constitutifs posé la pauvreté au coeur de ses débats à deux occasions fondatrices :
- en 1789 : "On a toujours pensé à faire la charité aux pauvres, mais jamais à faire valoir les droits de l’homme pauvre sur la société et ceux de la société sur lui. » « la misère des peuples est un tort des gouvernements ». (Source comité sur la mendicité)
- en 1848 puisque c'est à partir de là qu'on a parlé de politique "sociale (cf également les débats des constituants de 1848).
Le regard porté sur la pauvreté dans nos sociétés modernes par nos politiques n'a pas pourtant profondément évolué depuis cet âge même si les politiques "sociales" se sont accrues :
- la politique des pauvres est l'affaire de l'Etat principalement, la charité étant connotée philosophiquement ; mais depuis 20 ans les politiques publiques du "Welfare state " ont elles été efficaces ?
- pour organiser cette politique, il faut peu ou prou identifier et remettre le pauvre au travail (les emplois jeunes...) mais le succès d'estime du RSA ne marque t'il pas les limites de ce type d'approche ?
- ce n'est pas le pauvre qui fait peur c'est le misérable (celui qui trouble l'ordre économique et l'enrichissement) d'où la confusion entre niveau de vie et pauvreté dans l'analyse faite par certains politiques de la note de l'INSEE. Pour autant, quel est le coût réel de la pauvreté ? L'Etat n'a t'il pas à s'inspirer de démarche de responsabilité sociale et environnementale ?
Au final, la politique de la pauvreté pose la question morale de la place de l'autre au sein de nos démocraties : est il admissible que 8 millions de personnes se sentent exclues d'une société démocratique durablement alors que la vertu d'égalité au sens des droits de l'homme pose le contraire ? Tout ce qui sera fait pour susciter la réaction des Français sur ce sujet ne peut qu'être louable.
2°) Les ambitions des politiques dans ce domaine sont en complet décalage avec les réalités
Rappelons nous que les pays Européens s'étaient donnés comme objectif d'éradiquer la pauvreté en 2010...Par ailleurs, l'objectif de réduire la pauvreté d'un tiers en 2012 et pris par le gouvernement ne sera pas tenu. Les objectifs fixés par Marine Le pen (5 millions en moins) ne sont même pas à commenter tellement ils sont grotesques : leurs seuls mérites est de dire qu'il faut en faire une priorité.
3°) Les axes d'une nouvelle politique sont à chercher en gardant quelques repères pour construire sur le long terme
- susciter des politiques alternatives au tout Etat de lutte contre la pauvreté. Les chercheurs, mais aussi certains pays ont dans ce domaine montré des expériences intéressantes alternatives aux bonnes vieilles politique d'aide sociale qui sont à bout de souffle.
- garder le cap sur deux ou trois axes fondamentaux :
a) l'importance de la politique familiale et des mécanismes de solidarité entre générations
b) en faire une priorité de la politique éducative
c) construire une politique européenne en matière d'immigration faite de dignité et de responsabilité
Ce rapport est donc le bienvenu.
Quel analyse peut on en faire ?
1°) La pauvreté n'est pas une affaire de droite ou de gauche
Que nous apprends le rapport de l'Insee : le coefficient de Gini (qui mesure l'inégalité) a augmenté sous le gouvernement Jospin ( n'en déplaise à Monsieur Hollande) et le taux de pauvreté tel que mesuré par l'INSEE également (source rapport annuel 2011 officiel de l'ONPES). Il a baissé et augmenter sous la droite également ces 20 dernières années.
2°) La France n'est pas la plus mal lotie mais dans la moyenne européenne : peut-on à ses conditions parler de modèle social français ?
Contrairement aux réactions indignées et un peu hâtives de Madame Bachelot sur BFM ce soir, la France n'a pas le meilleur taux de pauvreté, si tant est qu'on puisse en avoir un bon.
" Avec un taux de pauvreté à 13% la France occupe une place médiane en Europe" (Source ONSEP rapport février 2011) et cette situation s'observe sur d'autres indicateurs (Source Eurostat).
3°) La crise n'est qu'un révélateur de fracture plus profonde qui n'a pas été traitée à l'occasion de la crise : elle est le miroir de la société.
La crise a révélé des facteurs de fragmentation sociale plus qu'elle ne les a créés :
- la situation des jeunes et des personnes âgées qui interpellent nos mécanismes de solidarité
- l'accroissement des plus pauvres qui apparaissait déjà avant la crise.
Comment dans ces conditions ne pas faire référence au message chrétien sur les pauvres qui leur donne pleinement leur place. D'ailleurs les associations chrétiennes ne s'y sont pas trompées protestante comme catholique (cf secours catholique et dans "Réforme")
Les mauvais débats ont commencé également à émerger sitôt paru les éléments. Je n'en citerais que deux :
- le débat sur le thermomètre : des années de discussions ont été nécessaires pour se mettre d'accord sur des indicateurs le débat donc du directeur de l'observatoire des inégalités sur la non fiabilité de l'indicateur est pitoyable
- la solution comptable : la redistribution des revenus versus la politique de gauche classique....
Mais aussi quelques réactions salutaires ont émergés : celle d'ATD Quart Monde est sans doute celle qui est le plus à saluer. Il confirme la tendance de fonds et surtout en appelle à la politique car la situation n'est pas inéluctable..
Quelles réflexions de long terme doit nous suggérer ce jaillissement de l'actualité ?
1°) Le regard posé sur la pauvreté est avant tout un problème de démocratie, et une démocratie elle même mise à mal dans ses fondements par la crise.
La République française a dans ses travaux constitutifs posé la pauvreté au coeur de ses débats à deux occasions fondatrices :
- en 1789 : "On a toujours pensé à faire la charité aux pauvres, mais jamais à faire valoir les droits de l’homme pauvre sur la société et ceux de la société sur lui. » « la misère des peuples est un tort des gouvernements ». (Source comité sur la mendicité)
- en 1848 puisque c'est à partir de là qu'on a parlé de politique "sociale (cf également les débats des constituants de 1848).
Le regard porté sur la pauvreté dans nos sociétés modernes par nos politiques n'a pas pourtant profondément évolué depuis cet âge même si les politiques "sociales" se sont accrues :
- la politique des pauvres est l'affaire de l'Etat principalement, la charité étant connotée philosophiquement ; mais depuis 20 ans les politiques publiques du "Welfare state " ont elles été efficaces ?
- pour organiser cette politique, il faut peu ou prou identifier et remettre le pauvre au travail (les emplois jeunes...) mais le succès d'estime du RSA ne marque t'il pas les limites de ce type d'approche ?
- ce n'est pas le pauvre qui fait peur c'est le misérable (celui qui trouble l'ordre économique et l'enrichissement) d'où la confusion entre niveau de vie et pauvreté dans l'analyse faite par certains politiques de la note de l'INSEE. Pour autant, quel est le coût réel de la pauvreté ? L'Etat n'a t'il pas à s'inspirer de démarche de responsabilité sociale et environnementale ?
Au final, la politique de la pauvreté pose la question morale de la place de l'autre au sein de nos démocraties : est il admissible que 8 millions de personnes se sentent exclues d'une société démocratique durablement alors que la vertu d'égalité au sens des droits de l'homme pose le contraire ? Tout ce qui sera fait pour susciter la réaction des Français sur ce sujet ne peut qu'être louable.
2°) Les ambitions des politiques dans ce domaine sont en complet décalage avec les réalités
Rappelons nous que les pays Européens s'étaient donnés comme objectif d'éradiquer la pauvreté en 2010...Par ailleurs, l'objectif de réduire la pauvreté d'un tiers en 2012 et pris par le gouvernement ne sera pas tenu. Les objectifs fixés par Marine Le pen (5 millions en moins) ne sont même pas à commenter tellement ils sont grotesques : leurs seuls mérites est de dire qu'il faut en faire une priorité.
3°) Les axes d'une nouvelle politique sont à chercher en gardant quelques repères pour construire sur le long terme
- susciter des politiques alternatives au tout Etat de lutte contre la pauvreté. Les chercheurs, mais aussi certains pays ont dans ce domaine montré des expériences intéressantes alternatives aux bonnes vieilles politique d'aide sociale qui sont à bout de souffle.
- garder le cap sur deux ou trois axes fondamentaux :
a) l'importance de la politique familiale et des mécanismes de solidarité entre générations
b) en faire une priorité de la politique éducative
c) construire une politique européenne en matière d'immigration faite de dignité et de responsabilité
Une référence pour finir ancienne mais qui n'a rien perdu de son actualité : Frédéric Ozanam, la cause des pauvres de Jacques de Guillebon
mardi 30 août 2011
Niches fiscales : où se cachent elles ? une affaire de coucou
Le mot de "niches" régulièrement évoqué laissent penser que beaucoup de coucous se logent dans le nid de l'Etat à son détriment. Le nom officiel est celui de "dépenses fiscales". Pourquoi en parle t'on si souvent ces derniers temps sans que l'on semble vouloir vraiment les "dénicher".
Auparavant, il convient de rappeler que tout un chacun peut consulter un document parlementaire officiel dans le cadre du débat budgétaire consacré aux dépenses fiscales et à leur efficacité. A quoi sert un rapport IGF sur le sujet ? Sans aucun doute à cautionner d'un oeil expert, une ébauche de réforme plus en profondeur ? On en doute car la Cour des comptes s'est également penchée récemment sur ce sujet sans grand succès. Par contre, si on examine ces documents officiels, au delà de l'inévitable revue de leur efficacité relative ou non, on s'aperçoit que la définition est variable d'une année sur l'autre. D'ailleurs, les premiers feux des lobbys suite à la parution du rapport, ont indiqué, qu'ils ne s'agissait pas réellement de niches, signifiant par là que le coucou étant là depuis tellement longtemps, qu'il s'agissait sans doute à leurs yeux d'une situation acquise.
Prenons deux exemples, les exonérations dont bénéficient les journalistes : niches ? non au sens parlementaire
L'exonération de taxation des contrats d'assurance vie à l'issue des 8 ans : niche en 2007 au vu des documents officiels mais plus en 2010.
Quelles réformes ?
La première des réformes concerne l'Etat : c'est d'établir un processus transparent et indépendant d'évaluation annuelle de ces "niches" reposant sur une définition stable et auditable de leur évolution. Pour commencer, l'Etat devrait publier ce fameux rapport d'Inspection.
La deuxième réforme consiste à combattre l'idée qu'il y a des petites niches et des grosses niches. Plus qu'un coup de rabot, un traitement anti-mites devraient poser le principe d'une remise en cause généralisée des niches : les petits ruisseaux font les grandes rivières et le nombre de niches faramineux aboutit à une complexité comportant un coup économique trés clair : l'opacité sur la politique fiscale, et par conséquent sa réformabilité (sans compter les coûts de gestion) ainsi que son équité.
Troisième principe, une niche fiscale ne doit pas transformer le court terme en long terme et à long terme elle a vocation à disparaître. Autrement dit, oui aux investissements, non aux rentes des coucous. Celà concerne avant tout les exonérations relatives au placements immobiliers ou financiers. Premier exemple, les innombrables lois sur les investissements locatifs défiscalisés : il est incontestable que celà a favorisé l'activité des promoteurs et par conséquent des recettes fiscales indirectes. Mais est ce que celà à un sens de favoriser artificiellement le placement immobilier? On peut se poser la même question sur les exonérations relatives à l'assurance ? Inversement, une politique de soutien à l'investissement dans les domaines d'économie d'énergie est plus logique aujourd'hui. Celà signifie, que toute loi posant une dépense fiscale devra fixer des régles et des échéances d'évaluation de cette politique.
A l'aune de ces principes, on peut librement et facilement effectuer un audit sur la base des documents publics (ce sera l'affaire d'une prochaine chronique) sans que celà fasse 6000 pages....
En tout état de cause, on voit bien derrière ce débat se pose la question du mode de régulation des dépenses de l'Etat.
Régis
samedi 20 août 2011
Quand s'arretera la crise ? Quand une juste analyse politique en sera faite
Les semaines finissent et se ressemblent ce mois d'août. Les prophètes de la dernière heure, indiquent que les politiques économiques restrictives sont la cause du double dip (rechute de la croissance) (voir l'analyse de l'OFCE). Les réunions en urgence du couple franco-allemand, peinent à convaincre. Pourquoi ?
Si l'on regarde un peu plus loin que la seule crise de 1929, on s'aperçoit que toute crise économique recèle en elle une crise politique. Bien entendu, l'influence du modèle marxiste tendra dans l'analyse de notre histoire à en faire une conséquence. De même, la vulgate libérale voudra séparer l'ordre économique et l'ordre politique.En fait, c'est bien la crise politique qui est à l'origine de notre crise économique. C'est ce défaut d'approche qui empêche la confiance de se rétablir durablement.
Si nous excluons la solution communiste, que serait une vrai politique économique durable ?
Pour cela, il serait bon de se rappeler, que l'un des pères du libéralisme, Adam Smith, avait fondé son essai sur la Richesse des Nations sur une théorie des sentiments moraux, autrement dit une réflexion politique sur la société. Une nouvelle vision apparaît nécessaire aujourd'hui.
Mais me direz vous, philosopher, alors que la crise économique est majeure, c'est un peu court où plutôt un peu long... Sauf que ...
-qu'est ce qu'une théorie des sentiments moraux si ce n'est en termes économiques également ce que les experts appellent un modèle de consommation ? Et aujourd'hui, à bien y regarder, la crise a révélé des changements durables de ce modèle que nous avons ignorés.
-le rôle de l'Etat est de faire des dépenses "avantageuses pour la société mais d'un nature telle que le profit ne pourra jamais le rembourser" (Adam Smith). Autrement dit pas de réformes économiques sans vision du périmètre de l'Etat et de ses dépenses. Cela condamne toute politique qui débuterait par une réforme fiscale (Cf les derniers propos de Monsieur Hollande qui recèlent pour autant quelques idées fructueuses).
-Parler de l'Etat sans parler de sa place et de sa puissance dans le concert des Nations, n'aurait pas de sens. Nous sommes condamnés à devenir européens.
Quelles types de mesures prendre à court terme ?
- Au niveau européen, inscrire la politique économique, dans un schéma politique. Pas seulement de l'ordre des Etats, mais aussi du parlement. En contrepartie, clarifier et donner toute sa force au principe de subsidiarité dans certains domaines
- Au niveau français, afficher clairement que la première réforme du prochain Président sera celle de l'Etat et de son périmètre d'action et qu'elle nécessitera, une union sacrée. A ce stade, il sera plus important de proposer une méthode dés ce dernier trimestre.
- Enfin, le dernier point devra concerner la sauvegarde du lien social, que cette crise risque de mettre durablement à l'épreuve. Nous sommes en effet convaincu que tous les germes d'une révolte sociale sont en terre et que seule une nouvelle politique sociale responsable permettra d'en limiter réellement les effets. Dans cette optique, il serait juste de commencer par demander aux partenaires sociaux de réfléchir à une refondation sociale plus large et plus ambitieuse que la précédente et ce dés le dernier trimestre.
Bernard
jeudi 11 août 2011
Crise financière : sortir du cadre
Nous avions indiqué dés le début de notre blog l'imminence d'une crise sans précédent. Ces soubresauts ne sont malgré leur violence annonciateurs d'une crise majeure à l'automne.
Voici pourquoi nous reprenons avant ce long week-end du 15 aout notre blog. Notre analyse de la crise est inchangée, mais l'urgence de la situation nécessite que nous développions une approche critique des réponses politiques de ces derniers jours. L'émission "on refait le monde du 10 aout (http://www.rtl.fr/) témoigne du désarroi d'un coté des experts et de l'autre des approches "infantiles" (cf Provost) qui se limitent à dénoncer les "méchants spéculateurs".
Nous aborderons dés ce soir, les quelques mesures de court terme à envisager. Mais nous continuons à penser qu'une réforme de l'Etat est indispensable ainsi qu'une réponse politique européenne.
Voici pourquoi nous reprenons avant ce long week-end du 15 aout notre blog. Notre analyse de la crise est inchangée, mais l'urgence de la situation nécessite que nous développions une approche critique des réponses politiques de ces derniers jours. L'émission "on refait le monde du 10 aout (http://www.rtl.fr/) témoigne du désarroi d'un coté des experts et de l'autre des approches "infantiles" (cf Provost) qui se limitent à dénoncer les "méchants spéculateurs".
Nous aborderons dés ce soir, les quelques mesures de court terme à envisager. Mais nous continuons à penser qu'une réforme de l'Etat est indispensable ainsi qu'une réponse politique européenne.
jeudi 28 juillet 2011
Alleluia : au journal télévisé de france 2 pour avoir parlé de la situation des Roms
http://www.france2.fr/
Dans une période estivale, faire un point sur la situation des Roms en France ne peut qu'être salué.
On voie bien que la première urgence est de les traiter avec dignité plutôt que d'affirmer avec le ton hautain et sur de soi qu'il doivent faire l'objet de mesures spécifiques de sécurité.
Pour ceux qui n'auraient pas connu la Roumanie, juste après la chute de Ceausescu, souvenons nous qu'ils faisaient l'objet d'une politique d'apartheid inommable alors. Je ne suis pas sûr que leurs situation ait véritablement changé depuis.
Voilà une raison de plaider, pour une politique de pression des instances européennes sur ce pays.
Marie
Dans une période estivale, faire un point sur la situation des Roms en France ne peut qu'être salué.
On voie bien que la première urgence est de les traiter avec dignité plutôt que d'affirmer avec le ton hautain et sur de soi qu'il doivent faire l'objet de mesures spécifiques de sécurité.
Pour ceux qui n'auraient pas connu la Roumanie, juste après la chute de Ceausescu, souvenons nous qu'ils faisaient l'objet d'une politique d'apartheid inommable alors. Je ne suis pas sûr que leurs situation ait véritablement changé depuis.
Voilà une raison de plaider, pour une politique de pression des instances européennes sur ce pays.
Marie
Règle d'or sur les déficits : une réforme nécessaire mais insuffisante
Au moment où les américains discutent très sérieusement du montant de la dette de leur pays, d'une anticipation par les marchés d'un risque de défaut de la Grèce et d'un débat ardu en Allemagne, au sein du Parlement, sur le dernier accord européen, il parait normal de se poser la question de nos déficits et de notre dette en termes politiques. Il nous semble donc de mauvaise politique que les ténors de la gauche jouent l'indignation sur ce sujet.
1°) La tendance des trentes dernières années en matière de dette est elle "soutenable" ? Non
Au delà des soubresauts de l'actualité récente, le bon critère c'est celui de la "soutenabilité" c'est à dire la capacité de l'Etat à couvrir ce niveau par un surplus budgétaire. Autrement dit, il s'agit d'éviter le recours à un jeu à la "Ponzi" (dont l'affaire Madoff est le dernier exemple) dans lequel on s'endette pour payer les emprunts précédents. Le critère de second ordre est bien entendu la solvabilité (la capacité à faire face à ses échéances), qui est d'actualité pour la Grèce.
Autrement dit le bon niveau de dette c'est celui qui permet à l'Etat de ne pas avoir à ajuster sa politique budgétaire tout en assurant bien sur sa solvabilité.
Comment a évolué la dette depuis trente ans :
- elle n'a cessé d'augmenter : elle est de 1591 Milliards € fin 2010 (contre 92 Milliards € en 1980)* et même en % du PIB elle n'a jamais cessé d'augmenter. Ce n'est donc pas une affaire de droite ou de gauche.
* source : chiffres officiels transmis à la CEE
- aucun modéle économique ne montre le caractère soutenable de la dette (voir Roubini dés 2002 et les études de l'Insee). Celà signifie, que les dépenses de l'Etat procurent de moins en moins de croissance et de recettes, que les investissements publiques ont un retour sur investissement difficile à mesurer.
-des tendances structurelles sont à l'oeuvre qui risquent d'augmenter la dette à l'avenir : la démographie en est la principale raison avec ses effets sur les dépenses de santé et de retraite.
Or, un niveau d'endettement excessif a des effets bien connus de l'histoire économique : elle détourne l'épargne de l'économie de marché (les théoriciens appellent celà "l'effet d'éviction"). En général, il s'en suit que l'épargne ne va pas aux entreprises mais se loge dans des "rentes". Trés souvent il s'en suit une hausse des taux d'interêt, de l'inflation et un risque de défaut de paiement. L'angleterre actuelle est dans ce cas. Le seul rempart provisoire est la rigueur de la politique monétaire : on oublie souvent de dire que c'est celle de la BCE qui nous a préservés jusque là de ce risque...sauf si comme récemment on l'a vu on la force à acheter des dettes d'Etat compromises.
2°) Quelle réforme constitutionnelle ?
Auparavant, il faut rappeler qu'il existe de tous temps cinq façons de diminuer sa dette :
- spolier celui qui vous a prêté : c'est ce que fit l'ancien régime en France, l'Union soviétique après 1917
- dire à son prêteur, que l'on souhaite un arrangement : vulgairement parlant, on annule une partie de la dette : c'est actuellement ce qui se joue en Grèce. En dernier ressort, ce sont bien les élus qui doivent décider si oui ou non ils consentent à l'Etat ce point et en toute logique c'est du rôle du parlement.
- faire marcher la machine à billet : cela s'appelle l'inflation dont on sait qu'elle est pour les ménages facteurs d'appauvrissement
- restructurer les dépenses. On ne peut pas réellement dire que la France s'est attaquée au sujet même si elle l'a amorcé.
- accroître les impôts.
La réforme sur la "règle d'or" doit fixer le niveau de la dette en montant mais au niveau européen
- une première étape : plutôt que de règles d'or, il me semblerait plus utile que chaque année, une loi spécifique sur la dette soit proposée aux parlementaires : elle inclurait, un montant à ne pas dépasser, elle serait votée au vu, d'une analyse par la Cour des Comptes, et l'emploi de cette dette serait également présenté par les services de l'Etat.
- une autre étape est nécessaire : en fait, la dette de la France, n'a une valeur relative que par rapport à la situation comparée de ses partenaires : la crise financière nous l'a montré, nous allons payé 15 milliards pour la Grèce. Faire du montant de la dette européenne, un sujet "annuel" de débat politique au sein de la construction européenne. Sans aller, jusqu'à la codécision avec le Parlement, qui choquerait sans doute, les contempteurs de l'Europe, à tous le moins, un vote d'un minimum de parlementaires européens serait de bon aloi.
Régis
mercredi 27 juillet 2011
Norvège : "On refait le monde" témoigne du désarroi de nos bien pensants
On refait le monde du 26 juillet 2011 (http://www.rtl.fr/) sur le drame Norvégien a montré que nos visions "franchouillardes" de cet évènement nous faisait chausser des lunettes sans doute de bonne foi bien pensantes mais singulièrement étriquées.
Désinformation de Jean Baptiste Prevost : "la montée de l'extrémisme de droite préocuppe Europole". A y regarder de près, il faut lire le rapport tout à fait public d'Europole, pour voir au nombre et à la teneur des chapitres, que l'extremisme de droite, n'est pas celui qui les inquète le plus. Par contre, ce rapport souligne à juste titre, le rôle particulier d'internet (www.europol.europa.eu/sites/default/files/publications/te-sat2011_0.pdf)
Raccourci choquant de Rocaya Diallo : parlant une fois de plus de l'islamophobie de Finkelkraut, cette éditorialiste énergique mais championne de la course de vitesse et des raccourcis, laisse planer un lien entre la pensée de Finkelkraut et l'attentat de Norvege. Qu'il suffise de rappeler, à cette polémiste, que des ouvrages célébres et haineux se sont recommandés de leçons, tirées de l'extérieur, et bien entendu, tronquées sans pour autant que l'on puisse dire, par une bijection pure, qu'il contribuaient à la même haine. Le livre le plus emblématique est sans doute "Mein Kampf" lorsqu'il se déclare admirateur de l'Eglise catholique !
Plus certainement, et cette fois en lien avec des aspects soulignés par le rapport d'Europole, on discerne bien que le développement d'internet - qui est l'un des facteurs de diffusion des idées extrèmes- nous ouvre à un nouveau regard sur le monde, de même que la diffusion de l'écrit sous la Renaissance. Nous n'en discernons pas encore tous les impacts, mais rappelons nous, que dans ces périodes là, l'impression prométhéenne procurées par la diffusion de la parole et du savoir a donné naissance aux utopistes, les plus réveurs comme les plus haineux. Le monde virtuel n'est pas né avec internet !
Cette analyse me conforte dans la nécessité d'une vision chrétienne (cf précédent blog sur la miséricorde) et européenne de la refondation de la république.
Il faut relire l'un des penseurs chrétiens de l'Europe à cette lumière, Nicolas de Cues, grand humaniste, auteur notamment d'un ouvrage (Le Coran passé au crible, Le Coran tamisé), récemment réedité. Il fait bien la distinction visionnaire entre
- les coutumes, qui nous inscrivent dans notre particularité
- la foi, universelle
- la raison qui fait le lien entre la foi et la coutume
Tout un programme
mardi 26 juillet 2011
Norvege : retrouvez le chemin de la misericorde
Les commentaires affluent pour essayer de comprendre et d'exhorciser l'acte criminel commis dans un pays que nous réputions pacifique et apaisé. D'autres, bruleraient bien ce qu'ils ont adoré, en citant dans le désordre la montée des extrèmes au Danemark...
Pour autant, je pense que face au deuil de ce pays un seul mot convient, certes inusité couramment, la miséricorde : être de tout coeur avec eux face à l'adversité (ce que signifie l'étymologie de misericordia).
Je ne peux alors m'empécher de penser que sans cette miséricorde si précieuse , d'autres peuvent se laisser enfermer dans une logique d'exclusion puis de haine. Nos futurs gouvernants devraient y penser et faire de la lutte contre l'exclusion, dans ce contexte de crise un cheval de bataille.
Je fais également le paralèlle, avec l'homélie du Cardinal Barbarin, à la suite du pélerinage des septs saints qui nous dit : " Pourquoi est-ce que nous l'utilisons si peu ? Pourquoi est-ce que nous avons peur de l'utiliser ? J'en suis toujours surpris alors qu'il est partout dans la Bible, alors qu'il serait un lieu merveilleux pour le dialogue interreligieux »."Il faut que les hommes soient aimés, écoutés, compris, respectés profondément, a-t-il expliqué". Ce même mot aurait en tout cas plus de profondeurs, qu'un laicisme déséché.
"Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort,
Pour diriger nos pas dans le chemin de la paix" (Cantique de Zacharie)
Pour diriger nos pas dans le chemin de la paix" (Cantique de Zacharie)
"Avoir un coeur qui écoute", voilà sans doute une voie plus prometteuse que toutes les analyses sociologiques de surface qui tentent d'expliquer le Mal.
Bernard
vendredi 22 juillet 2011
Théorie du genre : utopie ou idéologie
Coté chrétien : la réponse de l'Elysée à la lettre de l'AFC sur ce sujet est éloquente http://www.afc-france.org/education/actualites/1289-manuels-de-svt--reponse-de-lelysee-au-courrier-des-afc.
On y parle de "respect de la neutralité en matière philosophique et religieuse" et de programmes "conformes à l'état actuel des connaissances scientifiques".
Alors un peu d'histoire, de quelle philosophie parle t'on ?
Dés le XVIII éme siècle, on trouve trace d'utopies qui s'emparent de ce thème : je recommande de lire G de Foigny, Les aventures de Jacques Sadeur 1787. Pour lui, l'hermaphrodite Australien représente l'homme parfait. On se situe bien dans une utopie dont la définition première est de représenter un monde de Perfection.
Plus prés de notre époque, quelle est l'origine idélogique de cette théorie ? Une étude d'un psychologue américain de 1955, contestée depuis, réutilisée à des fins idélogiques féministes dans les années 70 aux USA, sa plus célèbre représentante déclarant qu'elle voulait combattre "la république blanche, molle et hétérosexuelle".
Il est à noter que depuis, d'ailleurs, les chantres de cette théorie ont pris beaucoup de recul, les critiques venant notamment du mouvement féministe lui-même.
L'ensemble de ces éléments ne plaident en aucun cas pour une "approche scientifique"
Si donc, il est tout à fait loisible d'en faire un sujet en termes d'histoire des idées à Sciences po ou même de débats philosophiques en terminal, en aucun cas je ne vois sa place dans un cours scientifique.
Régis , un ancien éléve de Sciences Po
mardi 19 juillet 2011
Taxe sur le secteur financier : pourquoi alimenter la défiance ?
Les chefs d'Etat vont bientôt se réunir pour sauver les apparences s'agissant d'une énième crise de la dette grecque. Ils ont lancé un poisson pilote : taxer les banques puisque semble t'il elles ne sont pas d'accord pour participer à une restructuration de la dette grecque qui ne dit pas son nom. Autant le leur imposer.
Celà fait plusieurs années que la politique vise les banques : taxe Tobin, taxe sur les transactions bancaires, taxe mise en place suite à la crise financière. Il est facile de les montrer du doigt en exhumant les vocables qui alimentent les conversations de comptoirs : spéculation, l'Etat les a sauvées de la faillite et elles s'en mettent plein les poches.
Pour autant est-ce la bonne approche ? A t'on tiré toutes les leçons de la crise ?
- Il faut d'abord rappeler l'origine de la crise de 2008 : un excès de financiarisation sans commune mesure avec l'économie réelle. Or la première mission des banques restent bien le financement de l'économie réelle et par leur action sur cette financiarisation elles ont été à l'origine de cet "excès de crédit" à l'origine de toutes les crises financières. Mais d'autres acteurs y contribuent qui se font bien discret aujourd'hui : le secteur des assurances gros acheteurs de dettes, d'Etat notamment, pour les produits de leurs clients particuliers.
- Les Etats ont failli : en effet, le système de supervision de chacun des Etats a été aveugle et n'a pas su alerté sur les risques : il suffit de s'en rapporter pour la situation américaine au rapport d'enquête du Congrès sur la crise de 2008 pour le comprendre. La aussi rien de très nouveau : l'aveuglement des organes de contrôles sur la faillite du Crédit Lyonnais dans les années 90 nous rappelle de douloureux souvenirs en France puisqu'en final c'est le contribuable qui a épongé la dette. Or quel est l'objet principal de ce système de supervision : garantir que le système financier n'est pas aveugle et que ses cordes de rappel classiques fonctionnent : le prix, ou le risque.
- Au final, le consommateur de produits "empoisonnés" est également dans la boucle. Or, si en cas de crise, il en paie le prix (cf affaire Madoff), souvent l'opacité de ces produits, au nom d'une innovation financière que ne cesse de louer les financiers, empèche de le sensibiliser à une vieille règle : dans le domaine financier, pas de rendement sans risque.
Qu'a t'on fait depuis la crise ? Hélas pas grand chose en Europe et en France si ce n'est des mesures "paillètes" (la réglementation des bonus qui fait bien sourire dans le milieu) ou des mesures "prétextes" : par exemple, pour le gendarme de la bourse française, l'AMF, il suffit de procéder comme pour les paquets de tabac avec des mises en garde qui c'est bien connu ont diminué la consommation ; chaque fois, qu'il achète un de ces produits financiers, il suffit de lui dire c'est dangereux et hop, le banquier est dédouané.
Donc en final, la confiance dans le système financier n'a aucune raison de s'être améliorée et c'est bien ce que traduit la crise de la dette grecque, au delà de l'analyse technique.
La taxation des banques dans ce contexte ne peut qu'être inefficace au mieux; des études économiques savantes le montrent même scientifiquement (http://www.edhec-risk.com/)-. Elle peut être mortelle au pire car leur imposer le paiement des dettes publiques, c'est signifier l'absence de confiance dans le système financier.
Alors que faire ?
Offrir une réponse politique en cessant de se diviser publiquement entre Européens sur ce sujet. Cela suppose à minima une communication limitée, via un porte parole unique dans le domaine financier qui serait l'alter ego de la BCE.
Faire payer le risque aux porteurs de dettes grecques pour donner un signal clair au marché. Cela signifie une annulation importante de la dette grecque.
Etudier une révision de la fiscalité globale des institutions financières en France (banque et assurances) afin de faire payer le prix du soutien en dernier ressort de l'Etat.
Politiser la dette des Etats en fixant une limite d'endettement en montant au niveau européen à l'instar de celle des USA dont le montant sera modifiable uniquement par le Parlement.
Crise financière : ce n'est pas la fin du commencement mais le commencement de la fin
Inutile de se voiler. Demain, à l'aube, ou dans quelques jours, des voix rassurantes chanteront les louanges des mesures qui seront prises in extremis pour calmer des marchés qui perdent pied. Mais nous serons bien au bord de l'abîme et la question va se poser : qui va porter les réformes nécessaires pour affronter une crise qui sera cette fois politique ?
La première crise de 2008 n'en finit elle pas de durer ? Ou plus profondément des conceptions anciennes qui refusent d'ouvrir les yeux sur une crise morale, politique et somme toute une nouvelle "crise de conscience" n'en sont ils pas responsables ?
L'esprit conservateur a empêché les gouvernements d'affronter leurs responsabilités nouvelles. Ni leur bonne foi, ni leur mérite sont à méconnaître. Mais comment croire qu'ils seront demain à même de gagner ce nouveau combat sans changer.
Face à cette nouvelle adversité, le pays sent bien qu'il nous faut nous renouveler. Sortons alors du conformisme, des situations acquises, des querelles de partis.
Certes, nous allons être à l'aube de ce jour submergée par l'urgence. Il en sera de même à la prochaine secousse. Le jeu des partis, la division des nations européennes particulièrement nous empêtreront dans nos contradictions.
Le moment est venu de combattre ce vent de défaite qui se lève et entraîne dans sa spirale la division et finalement la faillite des Etats.
Nous croyons pourtant que rien est perdu. Contre le ferment de la division nous appelons une réponse collective qui puisse opposer la même puissance qui l'a fait naître. Cette réponse appelle un État légitimé par sa volonté d'unir toutes les forces républicaines.
Mais cette crise politique sera mondiale. La France ne pourra pas être seule à agir. Elle doit avoir l'Europe derrière elle. L'Amérique, qui risque d'être touchée gravement, saura également, si nous ne cédons pas à nos tentations, gagner "le grand large".
Aussi, en tant que chrétiens et républicains, appelons nous demain hommes de droite ou de gauche, fonctionnaires, syndicalistes ou chefs d'entreprises à travailler ensemble aux changements nécessaires.
Ils concernent en premier lieu la réforme de l'Etat et la refondation du contrat social avec toutes les institutions que la crise aura ébranlées, entreprises ou secteur public.
Ils ne peuvent s'envisager sans une politique européenne forte qui se doit d'être enfin politique autant qu'économique.
Enfin, face aux risques de fragilisation du tissu social, seules de nouvelles voies permettront de garder ce lien avec les plus faibles et les plus démunis sauf à vouloir abandonner leur souffrance entre des bras vengeurs.
Régulièrement, cette chronique en parlera. Si vous êtes tenter de nous joindre vous pouvez vous mettre en rapport avec le blog.
dimanche 17 juillet 2011
Chassés croisés entre Aubry et Hollande : augmenter le budget de la Culture ou repenser le rôle pour l'Etat providence dans le domaine culturel ?
Madame Aubry, a voulu s'attirer un peu facilement un électorat d'artistes en promettant de doubler les budgets de l'Etat consacrés à la culture. Elle semble ainsi renouer avec F Mitterand qui fit quasi-doubler sa proportion de 0,50% à 1% de celles de l'Etat. Depuis, personne n'a dépassé ce seuil.
Le faut il ? Pour quoi faire ? Madame Aubry ne nous le dit pas. F Hollande a beau jeu de souligner que celà ressemble à une promesse de perroquet.
Mais pourquoi ne pas se saisir de ce débat, pour le poser plus largement.
Un peu d'histoire tout d'abord pour mettre les données en perspective :
-L'ancien Régime s'est signalé par une politique culturelle de l'Etat qui a connu son apogée sous Louis XIV allant jusqu'à des dépenses représentant 14 % du budget de l'Etat
-L'Etat républicain a depuis sa naissance jusqu'aux débuts de la Vème montré qu'il était plus proche d'une attitude de démission que d'une réelle politique culturelle.
- Les dépenses culturelles n'ont pas réellement diminué : si on additionne l'ensemble des efforts publiques (sans seulement s'arreter au budget du ministère) nous sommes probablement plus proches des 2%.
- On peut dater l'Etat providence culturelle du général de Gaulle
Alors que faire ?
Certes il y a les contraintes de gestion des dépenses de l'Etat. Mais là n'est pas l'essentiel. La politique culturelle de l'Etat est elle efficace ou comme souvent depuis le début du 19 eme aux mains de cotteries qui n'ont de cesse de faire valoir leurs interêts ?
Faut il maintenir un ministère de la culture ? Ou ne faut il pas dans ce domaine faire jouer le principe de subsidiarité ?
Voilà quelques questions qu'ils seraient utiles de se poser en alternative à une vision quantitative. Mauvaise polémique donc Madame Aubry.
(à suivre : le festival d'avignon : bon ou mauvais exemple de la politique culturelle de l'Etat)
vendredi 15 juillet 2011
14 JUILLET 2011-14 JUILLET 1790 : une polémique bienvenue pour initier une réfexion sur la campagne présidentielle
Madame Eva Joly en provoquant une polémique dont l'origine tient tant à sa marque idéologique qu'à ces origines natales, sans que celà soit à lui reprocher, a réouvert le livre de l'histoire de France à un tournant qu'il est utile de revisiter.
Contrairement à l'idée que l'on s'en fait communément en ne songeant qu'à la prise de la Bastille, la célébration se veut alors une manifestation d'unité nationale. Presqu'une sorte de prise de la Bastille à l'envers. Tous les corps constitués en font partie et il est délibéremment choisi d'en souligner le caractère religieux ; quant aux corps militaires, ils sont déjà présents pour souligner le lien entre la Nation et son armée. N'en déplaise à Madame Joly, cet événement fut d'ailleurs observé avec intérêt par les royautés à proximité, , les Etats unis, comme un exemple à méditer.
Un poème de Chenier traduit bien cet état d'esprit : "soldats, pretres, pasteurs, enfans, vieillard élevaient un autel à la Patrie" voilà qui fait écho utilement aux propos de Madame Eva Joly et à ses suggestions.
Bien entendu, on souligne également aujourd'hui pour lui dénier toute valeur religieuse que la messe est célébrée par Talleyrand qui a plaidé pour cette fête mais dont l'ambition l'emporte sur les convictions religieuses. Pour lui, comme pour Madame Joly, cette cérémonie est surréaliste.
En fait, il faut s'en reporter aux fondateurs de l'évenement pour en comprendre le sens et notamment à La Rochefoucault qui soutint le caractère religieux de cette fête. Et aujourd'hui, tous les historiens en soulignent également le caractère religieux. Chesnier encore une fois en fait appel au "Dieu du peuple et des rois des cités des campagnes, de Luther, de Calvin, des enfans d'Israel".
C'est donc dire qu'alors déjà morale chrétienne et républicaine se concevaient comme facteur d'union. C'est également notre conviction, aujourd'hui.
Alors à Madame Eva Joly j'aurais envie de dire comme l'historien Marc Bloch : "il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération"
Au delà de la polémique, cette fête repose trois questions brulantes d'actualité, dans notre époque marquée par la crise des institutions :
- la Nation : Quelle vision peut on en proposer dans un contexte de mondialisation? Quelle place pour elle dans l'indispensable Europe?
- la Loi : Comment la démocratie de demain peut elle refonder le contrat social à la base de la Loi ?
- le Roi : Quelle place pour l'Etat ? Quelle réforme pour celui-ci?
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