vendredi 15 juillet 2011

14 JUILLET 2011-14 JUILLET 1790 : une polémique bienvenue pour initier une réfexion sur la campagne présidentielle

Madame Eva Joly en provoquant une polémique dont l'origine tient tant à sa marque idéologique qu'à ces origines natales, sans que celà soit à lui reprocher, a réouvert le livre de l'histoire de France à un tournant  qu'il est utile de revisiter. 

Contrairement à l'idée que l'on s'en fait communément en ne songeant qu'à la prise de la Bastille, la célébration se veut alors une manifestation d'unité nationale. Presqu'une sorte de prise de la Bastille à l'envers. Tous les corps constitués en font partie et il est délibéremment choisi d'en souligner le caractère religieux ; quant aux corps militaires, ils sont déjà présents pour souligner le lien entre la Nation et son armée. N'en déplaise à Madame Joly, cet événement fut d'ailleurs observé avec intérêt par les royautés à proximité, , les Etats unis, comme un exemple à méditer.

Un poème de Chenier traduit bien cet état d'esprit : "soldats, pretres, pasteurs, enfans, vieillard élevaient un autel à la Patrie" voilà qui fait écho utilement aux propos de Madame Eva Joly et à ses suggestions. 

Bien entendu, on souligne également aujourd'hui pour lui dénier toute valeur religieuse que la messe est  célébrée par Talleyrand qui a plaidé pour cette fête mais dont l'ambition l'emporte sur les convictions religieuses. Pour lui, comme pour Madame Joly, cette cérémonie est surréaliste.

En fait, il faut s'en reporter aux fondateurs de l'évenement pour en comprendre le sens et notamment à La Rochefoucault qui soutint le caractère religieux de cette fête. Et aujourd'hui, tous les historiens en soulignent également le caractère religieux. Chesnier encore une fois en fait appel au "Dieu du peuple et des rois des cités des campagnes, de Luther, de Calvin, des enfans d'Israel".

C'est donc dire qu'alors déjà morale chrétienne et républicaine se concevaient comme facteur d'union. C'est également notre conviction, aujourd'hui.

Alors à Madame Eva Joly j'aurais envie de dire comme l'historien Marc Bloch : "il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération"

Au delà de la polémique, cette fête repose trois questions brulantes d'actualité, dans notre époque marquée par la crise des institutions :

- la Nation : Quelle vision peut on en proposer dans un contexte de mondialisation? Quelle place pour elle dans l'indispensable Europe? 
- la Loi : Comment la démocratie de demain peut elle refonder le contrat social à la base de la Loi ?
- le Roi : Quelle place pour l'Etat ? Quelle réforme pour celui-ci?

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